Caravane Climatique Communautaire. Finance climatique : quand pour les communautés ?
Chaque jour, dans nos villages, des femmes, des jeunes et des familles entières travaillent dur pour cultiver la terre. Ils plantent, arrosent, récoltent et prennent soin de leurs champs, souvent avec très peu de moyens. Ils n'ont pas de grosses machines, pas de bureau climatisé, encore moins une équipe de communication pour monter de "beaux projets" avec des slides PowerPoint. Et pourtant, ce sont eux les véritables acteurs de la lutte contre le changement climatique.
Mais une question revient souvent : où va l’argent du climat ?
Des financements… qui passent à côté des vrais acteurs
Depuis quelques années, les grandes institutions internationales parlent beaucoup de "finance climatique". En théorie, il s’agit de mobiliser de l’argent pour aider les pays et les communautés à s’adapter au changement climatique ou à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre. En théorie toujours, cet argent devrait soutenir les populations les plus vulnérables : agriculteurs, pêcheurs, femmes rurales, etc.
Mais en pratique, c’est une autre histoire.
Les communautés locales et les petites organisations font face à de nombreux obstacles pour accéder aux financements climatiques. Les procédures complexes, les exigences administratives élevées et la langue des appels à projets constituent des barrières majeures. Autrement dit : impossible pour les communautés rurales.
Et pourtant, qui restaure la terre au quotidien ? Qui connaît les saisons, les plantes, les réalités du terrain ? Ce sont nos paysans, nos communautés villageoises, nos jeunes dans les champs. Mais ce sont rarement eux qui reçoivent les financements.
Un constat dur mais réaliste
Selon l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), moins de 3 % des financements climatiques vont à des projets d’adaptation dans les pays les plus pauvres. Et parmi ces 3 %, seule une infime partie arrive directement aux petits producteurs ou aux femmes rurales
Pourquoi cette situation ?
- Les procédures sont souvent trop complexes.
- Les formulaires sont dans des langues étrangères.
- Les conditions sont taillées pour les grandes organisations surtout multilatérale et bilatérale.
- Et surtout, il y a peu d’espace pour les solutions locales.
Des solutions existent
Face à ce constat, nous à JVE Côte d’Ivoire, nous pensons qu’il est urgent de changer les règles du jeu. Il est temps de :
- Simplifier les démarches pour que les communautés rurales puissent postuler.
- Créer des fonds communautaires décentralisés, gérés par les populations elles-mêmes.
- Accompagner les communautés dans leurs initiatives d’adaptation.
Il faut que les projets qui restaurent les sols, protègent les forêts, récoltent l’eau de pluie ou cultivent en agroécologie soient financés au même titre que les grandes conférences internationales.
Ce n’est pas seulement une question de justice. C’est une question d’efficacité.
Les communautés savent quoi faire. Elles ont déjà les réponses : elles connaissent les plantes qui poussent sans engrais chimiques, elles savent protéger les sources d’eau, elles utilisent des savoirs ancestraux précieux.
Mais pour agir, il leur faut les moyens.
Le cri du terrain
Quand nous allons dans les villages, nous entendons toujours la même chose :
- « On veut planter plus, mais on n’a pas les moyens. »
- « On veut garder les jeunes ici, mais il n’y a pas de soutien. »
- « Les projets passent, prennent des photos, et ne reviennent plus. »
Ce n’est plus acceptable. Nous avons besoin d’une finance climatique qui parle villageois, pas seulement banquiers. Une finance qui prend le temps d’écouter, de comprendre, de former, et de faire confiance.
Le climat change. Mais si la finance ne change pas aussi, nous raterons le vrai combat. Il ne suffit pas d’annoncer des milliards à la télévision. Il faut que cet argent arrive réellement dans les mains de ceux qui plantent, soignent la terre, protègent la forêt et élèvent leurs enfants dans la dignité.
À JVE Côte d’Ivoire, nous nous engageons à porter cette voix, celle des communautés, des jeunes et des oubliés. Ensemble, continuons à cultiver l’espoir, à semer la justice, et à faire entendre notre réalité.
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Article rédigé par nos jeunes volontaires
JVE Côte d'Ivoire.